Intervention de M Perrin lors de notre AG

11.12
2015

Monsieur Perrin qui est vice président du SMA (Syndicat Mixte de l’Argens) est venu présenter aux adhérents de notre association les projets d’aménagement de la basse vallée de l’Argens destinés à limiter les conséquences des crues du réseau fluvial. Le compte rendu ci-après résume son intervention.

DSC06609

PAPI
Plan de prévention des inondations
le 28 novembre 2015

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

En introduction M Perrin précise que le SMA (Syndicat Mixte de l’Argens), dont l’objet principal est constitué par l’aménagement du territoire d la vallée de l’Argens dans le but de limiter les conséquences des inondations, est un établissement qui entre dans la cadre de la loi NAPTAM et pourra donc prélever la taxe GEMAPI avec la taxe d’habitation.

La loi MAPTAM (modernisation de l’action publique votée le 27 janvier 2014) attribue à compter du 1er janvier 2016, une nouvelle compétence aux communes et à leurs établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sur la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI). Elle instaure une nouvelle taxe facultative pour l’exercice de cette compétence et crée les EPAGE (établissements publics d’aménagement et de gestion des eaux) comme nouvelle structure opérationnelle dans le paysage de la gouvernance de l’eau, aux côtés des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB).

Idée reçue :

  • Le bouchon de sable et de sédiments à l’embouchure de l’Argens aggrave le phénomène en empêchant l’eau du fleuve de se déverser dans la mer : C’est faux car le verrou disparait sans intervention humaine dès que le débit de l’Argens atteint 450 mètres cubes par seconde soit avant les débordements importants de ce fleuve

vue-aerienne-embouchure-argens

Autres idées reçues :

  • Le lit de l’Argens s’est surélevé par manque d’entretien :
    C’est faux, son niveau a en fait baissé de 2 mètres depuis 1929.
  • Les habitants de la basse vallée sont inondés par les eaux de l’amont du bassin.»
    Si les eaux de la haute vallée ont un rôle, les crues de l’Argens sur la basse vallée sont fortement liées à ses affluents de l’aval. Certains comme l’Aille et l’Endre, réagissent très vite aux pluies car ils circulent sur des sols imperméables.
  • Le programme d’aménagement qui prend forme devrait permettre de protéger la basse vallée des débordements les plus fréquents.
    Il est cependant essentiel de garder à l’esprit que malgré tout, il n’existe pas de solution miracle pour les événements exceptionnels comme celui de juin 2010. Il est donc essentiel que chacun se prépare et fasse en sorte de diminuer sa vulnérabilité aux inondations.

Les aménagements qui concernent la basse vallée de l’Argens.

L’objectif en basse vallée consiste à faciliter la circulation et l’évacuation de l’eau des fleuves vers la mer, à contrario de la haute vallée où il est nécessaire de retenir et stocker l’eau dans des bassins de rétention en période de fortes pluviométrie pour les écouler lorsque le situation est redevenue « normale ».

Pour réduire les conséquences négatives des inondations sur le bassin versant de l’Argens et de ses affluents, de nombreuses études sont en cours. L’une d’elles consiste à définir un programme de gestion des inondations les plus fréquentes dans la plaine de l’Argens. En tenant compte des résultats obtenus sur l’ensemble du territoire, les premières conclusions de cette étude mettent en lumière des solutions multiples et complémentaires qui permettront de limiter les débordements.

Carte reprise dans une brochure du Conseil Départemental

carte réseau fluvial

Plusieurs « verrous » naturels ou créés par l’homme doivent être aménagés.

  • Nettoyage du lit pour améliorer la circulation de l’eau
  • Aménagement des seuils de Verteil et élargissement du pont, coût 4 M euros. Début des travaux en 2016.
  • Le pont historique de Roquebrunne qui ne laisse écouler que 350 M3 par seconde alors que les structures en amont permettent le passage de 600 M3. La solution n’est pas simple à trouver car la zone est urbanisée, car l’activité touristique très présente, car le pont est classé : travaux sur le pont ? destruction du pont ? évitement ?

D’autres travaux concernent plus particulièrement Villepey :

  • Re-création du bras de décharge entre l’Argens et les Etangs pour aiguiller une partie (la moitié? ) du débit de l’Argens dans les Etangs. Coût ? Travaux en 2023 ?
  • Elargissement de l’accès à la mer au pont de la Galiote, vers l’ancienne pile de pont du train. Coût 300 K euros début des travaux à l’automne 2016.
  • Aménagement de l’ancien bras entre les étangs et les Esclamandes qui aujourd’hui n’a pas une largeur suffisante ni uniforme. Coût 1,4 M euros. travaux en 2017.
  • Elargissement du passage sous la RD98 aux Esclamandes
  • Allongement de la Garonne jusqu’au confluent de l’Argens avec le Reyran. Coût 2 M euros.

Travaux pilotés par la CAVEM et la Ville de Fréjus :

  • Création d’une digue au nord de la zone économique de La Palud pour stocker l’eau dans les terres agricoles. Coût des travaux 10 M euros par la CAVEM.
  • Equipement de la zone de La Palud de pompes pour évacuer l’eau qui ne manque pas d’arriver par infiltration. Coût 3 M euros par la ville de Fréjus.

Coût total des travaux pour le SMA et pour les 6 années à venir : 22 Millions d’euros (hors achat du foncier et indemnisation des destructions) financés sur par emprunt sur 25 ans. Si le projet est validé au niveau national certaines actions pourront être subventionnées à hauteur de 40% par des fonds du Ministère du développement durable. La Région et le département participeront également. Des approches vont être réalisées dans le but de demander des fonds Européens.

Projet en marge qui n’est encore qu’à l’état de concept :

Création sur la rive droite de l’Argens d’aménagements à vocation de loisirs et touristique dans le but de re-dynamiser l’activité économique notamment agricole. Chemin piéton, piste cyclable, maison de l’eau, musée…

Si vous souhaitez  poursuivre sur le sujet :  Préfecture du Var : Le PAPI

Tags: , , ,

Comments are closed.